Il était une fois trois jeunes gens pauvres qui se promirent daller chercher la fortune comme si cétait une chose quon ramasse au bord de sa route. Le premier sen alla par le chemin ; il marcha longtemps et ne trouva rien, si ce nest une pauvre vieille, en peine avec un mouton quelle essayait en vain de sortir du fossé dans lequel il était tombé. Aide-moi, lui dit-elle. Il refusa et se moqua delle. Alors la vieille lui dit : Marche ! Comme tu feras, tu trouveras. Il nalla pas plus loin et déçu, sen retourna plus pauvre quavant. Il dit aux autres : Je nai rien trouvé. Le second dit : Je pars et peut-être je trouverai. Il marcha longtemps et ne trouva rien si ce nest la pauvre vieille, en peine avec son mouton quelle essayait de sortir du fossé dans lequel il était tombé. Aide-moi, lui dit-elle. Il refusa et se moqua delle. Alors la vieille lui dit : Marche, comme tu feras, tu trouveras. Il nalla pas plus loin et déçu, sen retourna plus pauvre quavant. Il dit aux deux autres : Je nai rien trouvé. Le troisième dit : Je pars et peut-être je trouverai. Il marcha longtemps et ne trouva rien si ce nest la pauvre vieille, en peine avec son mouton quelle essayait de sortir du fossé dans lequel il était tombé. Aide-moi, lui dit-elle. Il sapprocha et aida la vieille à sortir le mouton du fossé. Lorsquils eurent réussi, la vieille tira de sa poche trois belles pommes et lui dit : En remerciement de tes services, voici trois pommes que tu ouvriras lune après lautre quand tu trouveras de leau. Il marcha encore longtemps et ne trouva rien, si ce nest un peu deau dans lempreinte dun sabot de buf. Aussitôt il ouvrit la première pomme et alors apparut une belle jeune fille qui lui demanda à boire. Il lui offrit leau qui était dans lempreinte du sabot de buf. Mais cela devait être insuffisant car, à la dernière goutte, elle disparut. Il reprit sa marche et marcha encore longtemps, ne trouvant rien, si ce nest un peu deau dans une ornière. Aussitôt il ouvrit la deuxième pomme et apparut une belle jeune fille, encore plus belle que la première, qui lui demanda à boire. Il lui offrit leau contenue dans lornière. Mais cela devait être insuffisant car, à la dernière goutte, elle disparut. Alors il se promit quil attendrait de trouver beaucoup deau pour ouvrir la troisième pomme. Il marcha et marcha encore longtemps. Enfin il arriva à une fontaine. Aussitôt il ouvrit la troisième pomme et alors apparut une magnifique jeune fille blonde, bien plus belle que les deux autres. Elle lui demanda à boire. Il lui offrit leau de la fontaine. Cette fois la jeune fille ne disparut pas. Elle lui dit : Viens dans mon château. Ils vécurent ensemble, très heureux. Mais un jour le jeune homme partit fort loin. Pendant son absence, une vieille sorcière, jalouse du bonheur du jeune homme pauvre et de la jeune fille blonde, vint au château et, par surprise, enfonça une épingle dans la tête de la belle qui aussitôt devint colombe et senvola. Lorsquil revint, le jeune homme ne trouva plus celle quil aimait. Il ne vit que cette vieille qui tournait autour de lui en ricanant. De ce jour il fut malheureux. On le voyait se promener sans cesse, pensif et triste. Un matin, les yeux du jardinier furent attirés par une colombe qui se posait sans peur au milieu du parc. Il alla dire au jeune homme : Dans le parc est une colombe. Attrape-la, dit le jeune homme indifférent et tout à sa tristesse. Le jardinier fit un piège, attrapa la colombe, la mit dans une belle cage et la porta au château. Le jeune homme était de plus en plus triste et la vieille sorcière tournait toujours autour de lui en ricanant, heureuse du mal quelle voyait grandir chaque jour dans le cur de lamoureux. Dans un moment de fort chagrin, le jeune homme prit la colombe et la caressa doucement, si doucement que sous ses doigts il sentit la tête dune épingle. Surpris, il dit : Comme il doit souffrir ce pauvre oiseau ! Et il enleva lépingle. Aussitôt la colombe disparut et à sa place apparut sa belle aux cheveux blonds. Alors il fit allumer un four et ordonna quon y jette la vieille sorcière. Elle fut brûlée jusquà ce que ses os deviennent du charbon. Et ils furent heureux jusquau bout de leur vie.
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